Histoire & Patrimoine
09.03.2020
5 films incroyablement révélateurs sur l’expérience palestinienne

Malgré les nombreux obstacles qui se dressent sur son chemin, le cinéma palestinien vit bien. L’occupation israélienne et le manque de ressources ont limité son développement en tant qu’industrie, mais il alimente toujours les récits de nombreux films primés produits par ses ressortissants.
Voici cinq films palestiniens, parmi tant d’autres, véritablement révélateurs, qui transcendent les frontières traditionnelles des genres et racontent l’expérience palestinienne sous différents angles.
Marriage en Galilée (Michel Khleifi, 1987)
Filmé avant la première intifada (le premier soulèvement contre l’occupation), c’est une œuvre fondatrice du cinéma palestinien. Plus précisément, c’est le premier grand long métrage du pays.
L’intrigue s’articule autour de la demande d’un maire palestinien de célébrer librement la cérémonie traditionnelle de mariage de son fils. Le gouverneur militaire israélien qui dirige le village palestinien de Galilée accepte à la condition que lui et ses officiers y assistent.
Il en résulte une opportunité de se débarrasser des tensions existantes entre les deux parties, mais surtout la possibilité d’une compréhension, d’un rapprochement. Pionnier, le Palestinien Khleifi a défié les tropes communément acceptés de l’Arabe violent contre l’Israélien pacifique.
Chronique d’une disparition (Elia Suleiman 1996)
Quelque part entre fiction, documentaire et autobiographie, le premier long métrage de Suleiman raconte de manière peu conventionnelle de la perte d’identité de la population arabe en Israël. Le réalisateur palestinien expatrié est le protagoniste de ce film qui explore sa notion d‘identité palestinienne.
Deux sections divisent vaguement le film ; la première chronique la vie domestique dans la partie arabe de Nazareth tandis que la seconde introduit une vision plus politisée de la ville.
Slingshot Hip Hop (Jacqueline Reem Salloum, 2008)
Mettant en lumière la sous-culture du hip-hop palestinien pour la première fois sur le grand écran, ce documentaire passionnant observe comment les rappeurs palestiniens utilisent leur art pour canaliser la colère de manière productive. Présenté au festival du film de Sundance, les artistes marginalisés utilisent leurs textes pour exprimer leur expérience de l’occupation.
Amreeka (Cherien Dabis 2009)
Une pièce de théâtre mise en scène de manière ludique partage les épreuves et les tribulations d’un duo mère-fils palestinien qui a immigré de Cisjordanie dans une petite ville de l’Indiana, aux États-Unis. Par le biais d’une trame comique réussie, Dabis expose un choc culturel indéniable et une période d’adaptation inévitable. Mona, la protagoniste, n’a pas d’autre choix que de travailler dans une chaîne de restauration rapide malgré ses deux diplômes et ses 15 ans d’expérience dans le secteur bancaire…
Quand je t’ai vu (Anne Marie Jacir, 2012)
Récompensé par l’Oscar du meilleur film en langue étrangère, ce drame palestinien suit Tarek, 11 ans, alors qu’il fuit la Palestine pour la Jordanie. Le célèbre Jacir met en parallèle la douleur provoquée par l'”apatridie” et l’expérience de la perte d’un père, dans un contexte de chaos causé par la guerre. La nature curieuse et la perspicacité du jeune garçon le propulsent dans des scénarios improbables, guidé par son désir ardent de liberté.
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