Histoire & Patrimoine
1.10.2019
Arabie saoudite : à la découverte du festival de Janadriyah

Le festival de Janadriyah en Arabie saoudite vient de clôturer sa 33e édition, à l’heure où le royaume s’ouvre lentement mais surement au tourisme. Retour sur un événement iconique, principale vitrine culturelle du pays, que les équipes de KAWA ont parcouru cet hiver.
« C’est un peu l’Exposition universelle de l’Arabie saoudite. » Le photographe français Marc Nouss, invité d’un jour au festival de Janadriyah, résume bien la portée de l’événement en Arabie saoudite. A l’heure où le royaume des Saoud daigne s’ouvrir au tourisme, le festival, qui clôture aujourd’hui sa 33e édition, représente indéniablement une belle vitrine du pays, de ses régions et de leurs patrimoines.
Janadriyah ou le festival des régions
Organisé depuis 1985 par la Garde nationale, Janadriyah réunit chaque année plusieurs millions de visiteurs venus des quatre coins du pays à la découverte ou la redécouverte d’un festival devenu culte. Si les institutions saoudiennes – ministères et armées – y ont, comme à chaque édition, leurs pavillons, ce sont surtout les régions du pays ainsi que leurs mini-villages respectifs qui attirent le plus de curieux.

Dans les galeries de la région Est à Janadriyah
Du Jizan au Nord, en passant par Assir, La Mecque et Médine, chaque région administrative saoudienne s’expose, à taille humaine, à Janadriyah. Dans chaque village, un éventail de ce que la culture locale offre de plus singulier : architectures, maisons traditionnelles, peintures, artisanats, danses et spécialités culinaires à savourer sur le pouce…
La street food, reine de Janadriyah
Et pour ces dernières, il y a toujours foule. « On vient surtout pour manger, glousse Nur, une jeune femme originaire de Riyadh en visite à Janadriyah en compagnie d’une amie. Il est vrai que sur ce créneau, le festival offre un florilège de ce que le royaume propose de plus gourmand, notamment en matière de street food : des samboussas, cousins arabiques des samoussas indiens, des yaghmuchs, petits beignets à la viande, des mutabaqs, galettes farcies aux légumes ou à la viande, ou encore des manto, “sortes de dim-sums relevés au cumin”, comme l’explique Suheil, un guide du festival… Ça c’est pour le salé.

Un mutabbaq
En guise de douceur, le masoub, un pudding de banane et miel, remporte les suffrages. Et pour le goûter – parce qu’il en faut bien – des ghraybehs, petits sablés aux amandes, des maamouls, biscuits fourrés aux dattes et, pour les plus courageux, des kleeja, pains aromatisés au sirop de datte.
Une histoire de danses
L’autre attraction du festival de Janadriyah, c’est la danse. Et pas n’importe laquelle: l’ardah. Historiquement propre aux tribus de Nejd dans le centre du pays, cette chorégraphie de guerre a gagné le reste de la péninsule après l’unification du royaume saoudien. Aujourd’hui, chaque région propose sa variante, avec ou sans sabres, mais toujours rythmée de percussion et de poésie.

L’ardah de la région d’Assir
Bref, Janadriyah, c’est l’Arabie saoudite, dans ce qu’elle offre de plus… saoudien. « Pour une première découverte du pays, c’est l’idéal », renchérit Marc Nouss, qui effectue là ses premiers pas dans le royaume.