Lifestyle
8.30.2018
Taleedah Tamer lève le voile sur la beauté des femmes saoudiennes

La Fashion Week Paris Haute Couture s’est ouverte ce lundi 2 juillet sur le défilé de Taleedah Tamer pour le créateur italien Antonio Grimaldi. Du haut de ses 17 ans, cette jeune saoudienne est le premier mannequin de son pays et ne compte pas être la dernière…
Après la grande première de la Fashion Week arabe qui s’est tenue en avril dernier à Riyad, c’est une nouvelle date historique pour l’Arabie saoudite… et pour l’industrie de la mode dans le monde ! Taleedah Tamer a défilé lundi 2 juillet en ouverture de Paris Haute Couture, levant ainsi le voile sur la beauté des femmes moyen-orientales et saoudiennes toujours absentes des podiums et couvertures de magazines.
La femme orientale fait une entrée éclatante dans le monde de haute couture
Un premier pas a ainsi été franchi pour les femmes du royaume. “Personne n’aurait imaginé qu’une mannequin saoudienne puisse défiler sur les podiums. Les gens pensent que derrière l’abaya, il y a quelque chose de très loin d’eux. Ce n’est pas vrai, explique le designer italien dans le magazine Harper’s Bazaar Arabia. C’est le moment idéal pour le montrer”. Antonio Grimaldi a choisi celle qu’il nomme sa “muse” pour représenter sa collection printemps-été 2018 et offre ainsi un visage à ses femmes qui ne se dévoilent jamais. “Les femmes d’Arabie saoudite aiment la mode. Elles vivent la mode et elles ont des rêves”, affirme-t-il.
La démarche assurée, le port haut et majestueux, Taleedah a fait une entrée éclatante en pantalon blanc souple et élégant et veste à traîne ceinturée aux manches fendues. Et sur le podium, cette figure orientale, un poil exotique pour le milieu, a fait sensation !
Un but, révéler la beauté cachée des femmes saoudiennes
La jeune mannequin de 17 ans est née et a grandi à Djeddah. Fille d’un Saoudien et d’un ancien mannequin italien ayant défilé pour des grands noms tels que Giorgio Armani, La Perla ou encore Gianfranco Ferre, elle débute officiellement sa carrière il y a quelque mois à peine en posant pour les bijoux Karloff et Rubaiyat. Mais c’est une semaine avant la Fashion Week qu’elle se fait internationalement remarquer en apparaissant sur la dernière couverture du magazine Harper’s Bazaar Arabia. Avec ses épais sourcils attisant un regard de braise, des traits fins mais marqués, elle offre un nouveau visage à la beauté souvent rêvée mais toujours invisible des femmes du Moyen-Orient.
Son objectif : faire une place à la beauté des femmes saoudiennes, et plus généralement arabes dans l’industrie de la mode : “Il faut qu’il y ait plus de diversité dans la mode et l’Arabie saoudite devrait en faire partie. Les femmes arabes devraient en faire partie. Il y a tant de beauté chez elles qui n’a pas encore été mise au jour”, déclare ainsi avec ferveur cette toute jeune mannequin.
Elle s’inspire beaucoup des carrières de deux jeunes mannequins, également sous le feu des projecteurs depuis l’année dernière. Elles aussi ont une brèche. Notamment Imaan Hammam, une jeune marocaine qui détient le record des couvertures internationales du magazine Vogue en 2017 et qui est l’égérie de la campagne de maquillage Chanel.
Mais aussi Gigi et Bella Hadid, ces deux Palestiniennes cumulent respectivement 8 et 7 couvertures du prestigieux magazine qui les a d’ailleurs qualifiées de “mannequin arabes qui bousculent le monde de la mode”. Ou encore Nora Attal, également marocaine et âgée de 18 ans à peine, qui est apparue en une du Vogue Arabia dédié aux “Étoiles montantes de la mode au Moyen-Orient”.
Défiler pour diffuser la culture moyen-orientale
Ces beautés, sous-représentées dans l’univers très fermé des couvertures de magazine et des défilés de haute couture, commencent ainsi à se faire une place à une échelle internationale. Taleedah explique d’ailleurs, dans une interview à Harper’s Bazaar Arabia, que jamais, petite, elle remarqué que les Saoudienne n’apparaissaient pas en couverture de magazine ou dans des défilés. C’est en grandissant qu’elle a fini par se demander pourquoi toutes ces femmes ne lui ressemblaient pas. Ainsi, elle affirme aujourd’hui avec fierté et assurance vouloir “représenter les femmes saoudiennes, qui sont fortes et magnifiques”.
Et c’est au nom de cette culture et de son héritage saoudien que Taleedah cherche aujourd’hui à s’offrir aux podiums internationaux. “J’aime ma culture et mon patrimoine. Être Saoudienne m’a tellement appris. J’aime la timidité de ma culture, mais aussi son ouverture, et même si les gens sont conservateurs, ils sont extrêmement éduqués et informés”. Taleedah est aujourd’hui fière d’être la première mannequin saoudienne mais elle espère bien ne pas rester seule sur les podiums. Elle aimerait beaucoup que d’autres jeunes filles rejoignent la voie qu’elle a commencé à tracer, afin d’offrir d’autres visages et de montrer toute la diversité des beautés de la région.